Si nous regardons le classement mondial actuel au fleuret masculin, un détail ne risque pas de nous échapper : Sur les dix meilleurs fleurettistes mondiaux, la moitié d’entre eux sont des gauchers. Or il est bien connu que les gauchers ne représentent qu’une minorité de la population mondiale ; le pourcentage de gauchers sur la population mondiale totale a quasiment toujours tourné autour des 10-15%. L’on pourrait croire à la coïncidence, mais une étude un peu approfondie des résultats des compétitions mondiales au fleuret nous fera remarquer que les bons résultats des gauchers cette année ne sont pas le fruit du hasard. En effet, il s’agit plutôt d’une tendance généralisée. En effet, sur 7 compétitions mondiales observées en 1993, les gauchers composèrent en moyenne 60,7% des médaillés, alors qu’ils ne représentaient initialement que le tiers (33,3%) des effectifs engagés. Au-delà de l’avantage tactique que leur confère le fait d’être moins nombreux que les droitiers dans le monde de l’escrime, ce qui fait qu’ils soient habitués à combattre des droitiers alors que ceux-ci ont en général plus d’expérience avec des droitiers également, un certain nombre de caractéristiques mentales propres aux utilisateurs de la main gauche peut leur donner une longueur d’avance par rapport au reste de fleurettistes.